L'histoire du village d'Allan

Ne vous y trompez pas, le vieux village perché d'Allan abandonné à la fin du XIXème siècle a connu un riche passé. Il a en effet été possédé par trois grandes familles seigneuriales : Dès le XIIème siècle, les ADHEMAR de MONTEIL y construisent tour de garde puis château.
Suite à une vente de onze parts sur dix-huit de leur fief (pour éteindre de lourdes dettes) à LOUIS Comte de PROVENCE (1337), Allan entre dans les petites terres adjacentes de Provence. En 1791, par vote, les habitants décideront d'appartenir désormais au département du bas Dauphiné appelé département de la Drôme.
Mais en 1335 le comte de PROVENCE cédera ses parts aux POITIERS VALENTINOIS, puissante famille qui s'installera à ALLAN et construira un château à côté de celui des ADHEMAR. Les deux familles seront alors contraintes de gouverner en co-seigneurie jusqu'à ce qu'un bâtard de Louis II de POITIERS : LANCELOT enlève DAUPHINE ADHEMAR et l'épouse mettant alors la main sur la totalité de la seigneurie.
Vers la fin du XVIème siècle les PAPE ST AUBAN seront les nouveaux seigneurs d'Allan et feront d'importants travaux au château occidental. Leur dernière représentante sera Mme Lérigée de la FAYE épouse de M. La TOUR du PIN.
Elle s'éteindra en 1814 dans son château de CONDE sur BRIE laissant à ses héritiers (familles LUART et DE SADE) le soin de régler le lourd procès entamé contre la commune et ce dès 1785 ...
De 1846 à 1848, les dirigeants de la fabrique de l'église vont faire construire par souscription une chapelle dans la plaine, à la Bégude contre l'avis des villageois qui veulent rester au vieux village, là où reposent leurs ancêtres. Leur opposition et lutte seront vaines. 
En 1857, le hameau de la BEGUDE est déclaré seul centre communal, la chapelle est devenue l'église St JEAN BAPTISTE troisième du nom et en 1878, à "l'encan", les matériaux de l'église du vieux village sont vendus ! C'est fini !
Le progrès est dans la plaine, les voies de communication se développent, les maisons au vieux village s'écroulent : les habitants n'ont plus le choix; il ne leur reste plus qu'à récupérer les matériaux qu'ils pourront réutiliser en bas !
Le vieil Allan va s'endormir et ne s'éveiller qu'en 1988 où mairie et association Allan Pierres et Mémoire lui redonneront une nouvelle façon d'exister. 


Texte de Monique DEMORTIER à partir des archives de la commune et du mémoire d'Hervé-François ORBAND